Conférence Milken : Les principaux enseignements de Mathias Burghardt
Vision de marché, Finance Responsable
Conférence Milken : Les principaux enseignements de Mathias Burghardt
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15 Mai 2025
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Real Assets
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Infrastructure
Temps de lecture : 4 minutes

Mathias Burghardt
Directeur Général Délégué, Vice-Président de l’Executive Committee, CEO of Ardian France et Head of Infrastructure
Directeur Général Délégué, Vice-Président de l’Executive Committee et de l’Operations Committee et Head of Infrastructure, Mathias Burghardt est également en charge des activités NAV Financing, Brand & Communication, Funds Tax, IT, Purchasing et Facilities.
Mathias Burghardt a rejoint Ardian en 2007. Il a débuté sa carrière en 1989 au sein de l’équipe Média Telecom du Crédit Lyonnais, avant de diriger l’activité de Conseil et Financement de Projet de HSBC en France. Il a développé de fortes relations avec des acteurs industriels et financiers du domaine de l'infrastructure mondiale mais aussi avec les pouvoirs publics et les régulateurs du secteur.
- Vous revenez tout juste du Milken Institute Global Conference, où Ardian participait pour la première fois. Quels sont vos principaux enseignements ?
- Quel était le climat général parmi les participants concernant les perspectives macroéconomiques ?
- Lors de votre panel sur l’énergie et les infrastructures, vous avez souligné l’importance de la diversification, tant dans les portefeuilles que dans l’énergie. Quel a été l’accueil réservé à ce message ?
- Pourquoi l’infrastructure suscite-t-elle autant d’attention de la part des investisseurs cette année ?
- Un élément vous a-t-il plus particulièrement interpellé pendant la conférence ?
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36Milliards
de dollars d’actifs sous gestion en infrastructure chez Ardian
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Première
participation à la conférence Milken
Vous revenez tout juste du Milken Institute Global Conference, où Ardian participait pour la première fois. Quels sont vos principaux enseignements ?
1. Vous revenez tout juste du Milken Institute Global Conference, où Ardian participait pour la première fois. Quels sont vos principaux enseignements ?
C’était notre première participation à cette conférence – l’un des rassemblements les plus réputés au monde, en particulier aux États-Unis – et ce fut un véritable succès. L’événement nous a offert une plateforme idéale pour rencontrer l’ensemble de nos parties prenantes américaines : notre solide communauté d’investisseurs, les autorités publiques, les entreprises industrielles et nos pairs. Leur accueil a confirmé que notre vision trouve un écho fort aux États-Unis.
Mon deuxième enseignement concerne la perception d’Ardian, qui est très positive.
Dans l’environnement actuel, les clients recherchent une combinaison de performance, de résilience à travers les cycles économiques et de liquidité – c’est exactement ce que propose notre plateforme.
Les échanges avec les participants ont mis en lumière à quel point cette proposition est unique et différenciante.
Enfin, l’Europe opère un véritable retour sur le devant de la scène. Tout au long de la semaine, un thème récurrent était l’intérêt renouvelé pour l’Europe en tant que destination d’investissement, marché axé sur l’innovation et opportunité de diversification attrayante pour les portefeuilles d’actifs. Là encore, nous sommes très bien positionnés.
Quel était le climat général parmi les participants concernant les perspectives macroéconomiques ?
2. Quel était le climat général parmi les participants concernant les perspectives macroéconomiques ?
L’ambiance à Milken était relativement rassurante. Nous venons de traverser une décennie exceptionnelle de croissance, quasiment sans inflation et avec un plein emploi – une expansion alimentée par des déficits et une dette mondiale que chacun reconnaît aujourd’hui comme insoutenable.
Les tensions géopolitiques récentes avaient suscité des craintes de crise, mais la conclusion générale est que nous nous dirigeons plus probablement vers un atterrissage en douceur qu’un choc brutal.
La volatilité a diminué, l’indice de volatilité (VIX) est revenu à des niveaux normaux, et bien que nous soyons clairement entrés dans un nouveau cycle, les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges et surtout vers la diversification, plutôt que de se préparer à une récession sévère.
Lors de votre panel sur l’énergie et les infrastructures, vous avez souligné l’importance de la diversification, tant dans les portefeuilles que dans l’énergie. Quel a été l’accueil réservé à ce message ?
3. Lors de votre panel sur l’énergie et les infrastructures, vous avez souligné l’importance de la diversification, tant dans les portefeuilles que dans l’énergie. Quel a été l’accueil réservé à ce message ?
Nous entrons dans une nouvelle ère où les certitudes d’autrefois ne tiennent plus. Lorsque la croissance, les marchés et l’emploi étaient tous en expansion, certaines hypothèses n’étaient pas remises en question. Mais les chocs provoqués par la guerre en Ukraine, la crise énergétique et les perturbations du commerce ont révélé l’ampleur des erreurs d’anticipation des experts.
Dans un contexte de visibilité réduite, la diversification est clé. L’époque où l’on pouvait s’appuyer sur un seul fournisseur au coût le plus bas est révolue. La récente panne d’électricité en Espagne rappelle à quel point les entreprises doivent disposer de plusieurs options pour rester résilientes. C’est le message que j’ai porté lors de mon intervention, et il a clairement trouvé un écho dans la salle.
La diversification est clé.
Pourquoi l’infrastructure suscite-t-elle autant d’attention de la part des investisseurs cette année ?
4. En amont de la conférence, vous avez contribué à un article « Power of Ideas » du Milken Institute, en affirmant que les gestionnaires d’actifs sont particulièrement bien placés pour soutenir le développement durable des infrastructures liées à l’IA. Pourquoi l’infrastructure suscite-t-elle autant d’attention de la part des investisseurs cette année ?
Il s’agit de l’une des classes d’actifs à la croissance la plus rapide, et elle séduit fortement les investisseurs par sa résilience et sa faible corrélation avec les actifs traditionnels. Il n’est donc pas surprenant que toutes les grandes firmes de private equity cherchent aujourd’hui à s’y positionner.
Toutes les grandes firmes de private equity cherchent aujourd’hui à se positionner dans l'infrastructure.
L’intérêt est fort dans toutes les régions, y compris de la part des investisseurs américains, qui représentent une part importante des engagements de notre fonds phare, actuellement en phase de finalisation.
Nous sommes un leader à la fois dans l’infrastructure directe, avec environ 36 milliards de dollars d’actifs sous gestion, et dans les infrastructures via notre activité Secondaries, également très solide. Ardian est idéalement positionné pour bénéficier de deux grandes dynamiques de marché : la transition énergétique et le développement des infrastructures numériques, liées à l’intelligence artificielle.
Un élément vous a-t-il plus particulièrement interpellé pendant la conférence ?
5. Un élément vous a-t-il plus particulièrement interpellé pendant la conférence ?
La session la plus étonnante fut la conversation sur scène entre Mike Milken et Elon Musk. Bien que controversé, Elon Musk a partagé une vision très futuriste de l’humanité, et une remarque m’a particulièrement marqué : il a décrit la mort comme « une perte d’informations ». Je ne partage pas toutes ses conclusions, mais sa vision était assurément frappante et méritait d’être entendue.